SKIKDA : fuyant la chaleur, des familles rompent le jeûne sur les plages

C’est un phénomène plutôt inaccoutumé sur les plages de Skikda que de voir des familles, fuyant la chaleur étouffante de leurs logis, étaler nappe et couverts pour rompre le jeûne sur le sable, face à la grande bleue et à ses embruns délicieusement caressants. Cet usage nouveau n’est en rien lié à quelque pulsion champêtre ou poétique car ce n’est,

de toute évidence, que la conséquence de la canicule en ce ramhadan qui a coïncidé, cette année, avec le mois le plus chaud de l’été. « La plage est le seul espace libre où l’on peut se rendre gratuitement et sans peine pour rompre le jeûne après une longue journée, et retrouver un peu d’air frais, loin de cette chaleur qui vous coupe l’appétit à l’intérieur des appartements », confie Mohamed Brahimi, 55 ans, venu en compagnie de son épouse et leurs cinq enfants prendre leur f’tour sur la plage Marquet. La vue de la mer ouvre l’appétit et la brise fraîche favorise une digestion « décontractée », ajoute ce quinquagénaire visiblement très l’aise et fier de sa « trouvaille ». Une trouvaille dont M. Brahimi n’a pas l’exclusivité étant donné que non loin de là, toute la famille Dahfi, les quatre frères, leurs épouses et leur enfants, ont pris place autour d’une meïda de f’tour éclairée aux chandelles et dégageant de savoureux effluves de chorba frik, de bourek et de poissons grillés. « En entendant parler, la première fois, de cette idée de f’tour sur le sable, je pensais que nous serions les seuls sur la place, mais j’ai été surprise par l’engouement des familles qui créent une ambiance singulièrement conviviale », soutient Mme Krima Dahfi, 45 ans. Cette jeune dame affirme que ce ne sera pas sa dernière expérience de f’tour sur la plage, d’autant que cela constitue aussi « une manière de briser la monotonie du rituel quotidien de la cuisine ». Pour Brahim, l’aîné des quatre frères Dahfi, c’est la seule façon de réunir tous les frères avec leurs enfants sans souffrir de l’exiguïté des maisons. « Cela me permet aussi, dit-il, de faire la prière du Maghreb en djamaâ (en groupe) sur la plage, avec mes frangins, avant d’aller accomplir la prière des Tarawih en laissant femmes et enfants profiter en toute tranquillité de la fraîcheur et de la mer ». Ceux qui semblent tirer le plus de plaisir à se retrouver, le soleil tombant, à quelques mètres des vagues de la Méditerranée, ce sont sans conteste les enfants qui jouent et barbotent tout leur content en veillant à ne pas déranger leurs parents pendant le f’tour. Après les Tarawih, la corniche de Stora est inondée par la foule en quête de moments de détente et de déambulation nocturne sous l’air frais de la nuit, même si d’autres préfèrent assister aux concerts et aux spectacles proposés par les établissements culturels à l’occasion des veillées du ramadhan. APS

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