Le président américain Donald Trump a signé dimanche une série d’accords commerciaux et sur les minéraux essentiels avec trois partenaires d’Asie du Sud-Est. Washington cherche à corriger les déséquilibres commerciaux et à diversifier ses chaînes d’approvisionnement dans un contexte de restrictions d’exportation plus strictes imposées par la Chine sur les terres rares. Présent à Kuala Lumpur pour participer à un sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, M. Trump a signé des accords commerciaux réciproques avec ses homologues thaïlandais, malaisien et cambodgien, qui prévoient que ces pays s’efforceront de supprimer les barrières tarifaires et non tarifaires. Selon des déclarations conjointes publiées par la Maison Blanche, les États-Unis maintiendraient un taux de droits de douane de 19 % sur la plupart des exportations des trois pays dans le cadre de ces accords.Trump a également signé des accords avec la Thaïlande et la Malaisie visant à une coopération pour diversifier ses chaînes d’approvisionnement en minéraux essentiels, dans un contexte de concurrence entre Pékin et ce secteur en pleine expansion. Le mois dernier, Reuters a rapporté en exclusivité (ouvre un nouvel onglet) que la Chine était en pourparlers avec Kuala Lumpur sur le traitement des terres rares. Le fonds souverain malaisien Khazanah Nasional devrait s’associer à une entreprise chinoise pour construire une raffinerie en Malaisie. La Chine, premier producteur et transformateur mondial de terres rares, a imposé des contrôles à l’exportation de plus en plus stricts sur sa technologie de raffinage, obligeant les fabricants mondiaux à se démener pour trouver des sources d’approvisionnement alternatives en minéraux critiques largement utilisés dans les puces semi-conductrices, les véhicules électriques et les équipements militaires. La Malaisie a accepté dimanche de s’abstenir d’interdire ou d’imposer des quotas sur les exportations vers les États-Unis de minéraux critiques ou de terres rares, ont indiqué les deux pays dans un communiqué. Ce communiqué ne précise toutefois pas si l’engagement de la Malaisie s’applique aux terres rares brutes ou transformées. La Malaisie, qui possède environ 16,1 millions de tonnes de gisements de terres rares, a interdit aux entreprises d’exporter des terres rares brutes afin d’éviter la perte de ressources et de développer son secteur en aval. Aux termes de l’accord, Kuala Lumpur s’est également engagé à accorder un accès préférentiel significatif au marché pour les produits industriels et agricoles importés des États-Unis, selon le communiqué. Ces produits incluent les produits chimiques, les machines et les véhicules de tourisme, ainsi que des produits tels que les produits laitiers et la volaille. La Malaisie, pays majoritairement musulman et reconnu comme un leader mondial de la certification halal, a également accepté de simplifier les exigences applicables aux produits américains tels que les cosmétiques et les produits pharmaceutiques, selon le communiqué. Par ailleurs, la Thaïlande éliminerait les barrières tarifaires sur environ 99 % des marchandises, couvrant ainsi une gamme complète de produits industriels, alimentaires et agricoles américains, ont déclaré les deux pays. La Thaïlande, la Malaisie et le Cambodge se sont également engagés à protéger les droits des travailleurs et à renforcer la protection de l’environnement dans le cadre de ces accords. Ces accords ont été signés après que Trump a supervisé la signature d’un accord de cessez-le-feu renforcé entre la Thaïlande et le Cambodge, suite aux affrontements frontaliers meurtriers entre les deux voisins d’Asie du Sud-Est en début d’année.
Reuters

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