Le prix du Brent, en recul de 1 % d’une semaine sur l’autre, a évolué en moyenne autour de 85 dollars le baril ($/b), niveau proche des plus bas observés fin septembre et en janvier dernier, relève l’IFP Energies Nouvelles (Ifpen), dans dernier « tableau de bord pétrolier » publié, avant-hier.
« Au cours de la semaine passée, il a progressé de près de 4 $/b pour s’établir à 86 $/b vendredi dernier » fait savoir l’institut de recherche français. Cette hausse résulte de plusieurs facteurs : ralentissement envisagé de la hausse des taux d’intérêt, incertitude sur les effets du mécanisme de prix plafond sur les exportations russes, début d’allégement des mesures de confinement en Chine et rumeurs sur une possible baisse de l’offre OPEP+. Cette rumeur a été démentie lors de la réunion du 4 décembre au cours de laquelle l’OPEP+ a décidé de ne pas modifier sa politique d’offre définie début octobre. L’OPEP+ a rappelé à cette occasion que ses décisions étaient uniquement dictées par des considérations liées à l’équilibre du marché. « La décision du 4 décembre peut effectivement s’expliquer alors que l’équilibre offre / demande n’est pas, pour le moment, sous tension » estime L’Ifpen. « La mise en oeuvre de l’embargo européen d’une part et du prix plafond d’autre part pourrait modifier la donne assez rapidement » ajoute l’institut de recherche. Le Conseil européen a trouvé un accord, le 3 décembre dernier, sur le niveau du prix plafond fixé à 60 $/b qui s’appliquera aux exportations de pétrole russe par navire (3 millions de barils par jour (Mb/j) en novembre). « Le mécanisme vise à empêcher les exportations au-dessus de ce prix plafond en interdisant, si c’est le cas, d’assurer les navires par des sociétés européennes ou américaines, sociétés qui dominent ce marché » précise l’Ifpen. « Le seuil de 60 $/b (base FOB) est un compromis entre la proposition initiale (65 et 70 $/b) et les demandes plus fermes (autour de 30 $/b) de certains pays dont la Pologne ou l’Ukraine. Ce mécanisme ne s’appliquerait pas pour les navires chargés avant le 5 décembre ou déchargés avant le 19 janvier » explique l’institut de recherche français. Les livraisons susceptibles d’être affectées par le prix plafond concernent 1,5 Mb/j dont le prix se situe, d’après Argus au-dessus du seuil des 60 $/b (+ 15 $/b). Il s’agit du pétrole livré vers l’Asie par le port de Kozmino et d’autres ports situés sur la côte Pacifique. Le prix de vente FOB des autres pétroles russes livrés par navires depuis les ports de la Baltique ou de la mer Noire (1,5Mb/j de qualité « Oural »), se situe autour de 50 $/b actuellement (prix Argus). Ils sont, depuis le 18 novembre, en dessous du seuil de 60 $/b pour deux raisons : le niveau relativement faible de l’ensemble des prix du pétrole d’une part et la hausse de l’écart des prix russes qualité Oural par rapport au Brent d’autre part. « En dehors de l’embargo européen, il n’y aurait donc pas de contraintes sur les livraisons russes de ces pétroles si le prix se maintient en dessous de ce seuil », fait remarquer l’Ifpen. Il faudrait que le prix du Brent dépasse 93 $/b pour aboutir à un prix de vente supérieur à 60 $/b compte tenu de l’écart actuel de 33 $/b entre le prix du Brent et les prix FOB des pétroles de l’Oural. L’institut de recherche français note que cet écart se situait autour de 25 $/b depuis septembre et jusqu’au 17 novembre. « Cette augmentation pourrait s’expliquer par la hausse des coûts de transport du pétrole ou/et en raison de la difficulté croissante à trouver preneur à l’approche de la mise en œuvre de l’embargo européen et du prix plafond » soutient l’Ifpen.
A.S.
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