Rencontre régionale des journalistes et professionnels des médias :  Nécessité de relever le défi de la transformation numérique dans les médias 

Des spécialistes et acteurs du secteur de l’information ont souligné, lundi à Alger, la nécessité de relever le défi de la transformation numérique à travers une stratégie axée sur la formation continue, le développement de l’infrastructure numérique des organes médiatiques et le renforcement de leur présence dans le cyberespace.

Dans une déclaration à l’APS en marge des travaux de la 4e Rencontre régionale des journalistes et professionnels des médias, organisée par le ministère de la Communication, le chef du Département des sciences de l’information à l’Université d’Alger 3, Karim Daouadji, a mis l’accent sur “la nécessité de s’adapter aux mutations que connaît le secteur de l’information pour former des journalistes polyvalents maîtrisant les techniques les plus récentes et au fait des évolutions en cours”, insistant sur “l’importance de la formation dans ce domaine pour renforcer les médias nationaux, qui sont appelés à défendre l’image de l’Algérie à l’international et à contrecarrer les attaques potentielles, et ce, en les dotant de tous les moyens nécessaires, y compris le développement de leur infrastructure technologique”. “La formation académique en matière de transformation numérique va de pair avec la formation professionnelle, d’où la nécessité pour l’Université de consolider les connaissances des étudiants en adaptant les programmes aux évolutions en cours”, a-t-il ajouté. Pour sa part, Mohamed Chihat, professeur à la Faculté des sciences de l’information et de la communication de l’Université d’Alger 3, a jugé essentiel de “s’adapter aux défis découlant de la transformation numérique, notamment ceux liés aux réseaux sociaux”, insistant sur l’impératif de former les journalistes et de les doter des outils leur permettant de détecter les fausses informations qui pullulent sur la toile. La formation, a-t-il dit, “permet au journaliste de tirer le meilleur parti des outils d’intelligence artificielle dans la création de contenus et la recherche d’informations”. Pour sa part, Mehdi Boukaouma, professeur dans la même Faculté, a estimé que “l’émergence de l’intelligence artificielle et la propagation de fausses informations via les réseaux sociaux exigent davantage de professionnalisme et de compétence de la part des acteurs du secteur de l’information et de la communication, qui doivent impérativement avoir une connaissance approfondie des enjeux régionaux et internationaux”. Dans le même sillage, le Secrétaire général de la Fédération de l’information et de la communication, affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Ahmed Bouchareb, a évoqué “l’importance pour les médias nationaux de s’ouvrir à la transformation numérique pour suivre l’évolution rapide que connaissent les salles de rédaction à travers le monde”, assurant que “les outils numériques sont désormais incontournables dans le travail des journalistes”. Abondant dans le même sens, le président de l’Organisation nationale des journalistes algériens, Slimane Abdouche, a affirmé que “la formation continue et l’amélioration des performances professionnelles des journalistes sont des priorités absolues à l’heure du boom technologique”, appelant à adapter la formation aux profondes mutations en cours dans le secteur des médias, tant au niveau local qu’international, pour faire éclore un front médiatique national unifié capable de contrer les campagnes tendancieuses et les attaques malveillantes ciblant les institutions de l’Etat et la souveraineté et l’unité de l’Algérie. Pour rappel, cette 4e Rencontre régionale des journalistes et professionnels des médias est marquée par l’organisation de quatre ateliers consacrés au nouveau cadre juridique régissant le secteur et la déontologie de la profession, à l’état de la presse audiovisuelle, écrite et électronique à l’ère de l’intelligence artificielle et de la 5G, au rôle de la communication institutionnelle dans la promotion de l’image de l’Algérie et à la formation spécialisée et continue et aux métiers de demain.

Appel à adapter le système de formation aux mutations numériques

La 4e et dernière Rencontre régionale des journalistes et professionnels des médias s’est achevée, lundi à Alger, par une série de recommandations à travers lesquelles les participants ont appelé au renforcement du système de formation médiatique en l’adaptant aux mutations numériques en cours. Au terme de cette rencontre, organisée par le ministère de la Communication, les participants ont souligné “la nécessité de développer le système de formation médiatique et de l’adapter aux mutations professionnelles et numériques en cours, de sensibiliser davantage à la déontologie de la profession et d’encadrer le domaine de la création de contenu”. Afin d’opérer la transformation numérique des organes médiatiques, les participants ont préconisé “la modernisation des programmes académiques et le renforcement de la formation continue des journalistes dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) et de l’analyse des données”, appelant à “encourager l’investissement dans l’infrastructure numérique” et à “réaliser une souveraineté numérique médiatique à travers la création d’applications nationales et de départements chargés de vérifier les informations et de lutter contre les fake news”. Les participants ont aussi appelé à “accélérer l’activation du Conseil supérieur de l’éthique et de la déontologie du journalisme” et à “faciliter l’accès des journalistes à l’information, à travers la mise en place d’une plateforme électronique avec une base de données”. L’accent a été mis sur l’importance de “l’élaboration d’une stratégie nationale unifiée à laquelle participent différentes entreprises médiatiques avec la mise en place d’une instance nationale chargée de suivre sa mise en œuvre”. Les recommandations ont, par ailleurs, porté sur “la nécessité de renforcer la protection juridique et sociale des journalistes dans les textes règlementaires et d’accélérer la promulgation du statut particulier du journaliste, en incluant le journalisme dans la catégorie des métiers pénibles”. A cette occasion, le ministre de la Communication, M. Mohamed Meziane, a indiqué que les recommandations issues de ces rencontres régionales représentaient “l’aboutissement d’un processus visant à mettre en lumière la réalité, les valeurs et les orientations de cette profession”, ajoutant que ces recommandations, fruit d’un dialogue constructif, “seront soumises au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui prendra les décisions qu’il jugera appropriées”. Evoquant la question des “rumeurs et autres contenus suspects” qui sont, a-t-il dit, le signe d’un “déficit de communication”, le ministre a appelé les acteurs du domaine à “faire preuve d’initiative et d’efficacité pour lutter contre les contenus non officiels manquant de précision et d’objectivité”. Il a en outre affirmé que son secteur “adoptera prochainement une nouvelle approche en matière de formation fondée sur la spécialisation, qui est aujourd’hui essentielle”. Pour rappel, cette 4e Rencontre régionale des journalistes et professionnels des médias a été marquée par l’organisation de quatre ateliers consacrés au nouveau cadre juridique régissant le secteur et la déontologie de la profession, à l’état de la presse audiovisuelle, écrite et électronique à l’ère de l’intelligence artificielle et de la 5G, au rôle de la communication institutionnelle dans la promotion de l’image de l’Algérie et à la formation spécialisée et continue et aux métiers de demain.

A.A.

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