Assemblées annuelles de la BAD : Adopter des mécanismes innovants pour mieux capter le capital privé

Le ministre des Finances et gouverneur de la Banque africaine de développement (BAD) pour l’Algérie, Laaziz Faid, a appelé, mardi à Nairobi, à l’adoption de mécanismes « innovants » permettant d’attirer davantage le capital privé, afin de libérer l’immense potentiel du continent africain.

« Nous devons développer des mécanismes innovants pour mobiliser le capital privé. Cela implique de créer des instruments financiers et des garanties pour encourager les investissements privés notamment dans des secteurs à haut risque », a indiqué M. Faid qui s’exprimait lors du Dialogue des gouverneurs de la BAD, tenu dans le cadre des Assemblée annuelles 2024 de cette institution financière africaine. Soulignant l’importance des besoins de financements de l’Afrique et la complexité des défis auxquels font face ses pays dans le contexte des changements climatiques, la pauvreté et la faible diversification économique, le ministre a estimé que « malgré les efforts déployés, l’investissement privé reste insuffisant et les investisseurs hésitent en raison de perceptions de risques ». En effet, « même si l’Afrique regorge de potentiel, celui-ci est trop souvent perçu sous le prisme du risque plutôt que de l’opportunité », soutient-il. Pour inverser cette tendance, M. Faid a souligné l’importance d’adopter plusieurs mesures par les pays africains en améliorant le climat des affaires à travers la simplification des procédures administratives, la lutte contre la corruption, le renforcement de la sécurité juridique, la protection des investisseurs et le développement de systèmes fiscaux attractifs. « En outre, il est impératif d’investir davantage dans les infrastructures pour stimuler la croissance économique, et créer un environnement propice à la promotion du partenariat public-privé en favorisant les collaborations entre les deux secteurs pour la conception et la mise en œuvre de projets de développement », préconise-t-il. « Les pays du continent doivent également mieux promouvoir leurs opportunités d’investissement, partager les expériences réussies et encourager l’accès aux technologies et à l’innovation », ajoute M. Faid. Evoquant le rôle de la BAD dans ce processus, le ministre a estimé que les défis « sans précédent » auxquels le monde est confronté aujourd’hui imposent « une adaptation stratégique ». « La BAD devrait se positionner comme un acteur clé de la transformation économique de l’Afrique, en promouvant une croissance inclusive et durable, notamment à travers le développement d’un secteur privé plus solide », souligne-t-il. A noter que les Assemblées annuelles du groupe de la BAD, qui ont débuté hier lundi, sont marquées par la participation de plus de 3.000 délégués venus discuter principalement de la réforme de l’architecture financière mondiale comme nécessité pour l’accélération de la transformation économique en Afrique. La délégation algérienne à cet évènement, qui coïncide avec le 60 anniversaire de la création de cette institution financière, est conduite par M. Faid, en qualité de représentant du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

Lancement d’une opération de financement destinée aux projets climatiques dans 37 pays

Le Fonds africain de développement (FAD), filiale du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a annoncé mardi le lancement d’une nouvelle opération de financement au profit des projets climatiques dans 37 pays africains à faible revenu. L’opération a été annoncée à l’occasion de la tenue des Assemblées annuelles du groupe de la BAD qui se tiennent du 27 au 31 mai à Nairobi (Kenya), avec la participation de plus de 3.000 délégués. Il s’agit de la deuxième opération de collecte de fonds destinés aux financements des projets d’atténuation des effets des changements climatiques et de réduction d’émission de gaz à effet de serre dans 37 pays vulnérables d’Afrique. La FAD espère à travers cette opération collecter plus de 4 milliards de dollars auprès des Etats, institutions et organismes gouvernementaux et non-gouvernementaux, appelés à soumettre leurs propositions avant juillet prochain, selon les explications du vice-président de la BAD chargé de l’énergie, le climat et la croissance verte, Kevin Kariuki, lors d’une session spéciale des donateurs du Guichet d’action climatique relevant du Fonds. Le responsable a annoncé, dans ce cadre, que le Conseil des gouverneurs de la BAD avait approuvé hier lundi 13,3 millions de dollars au titre de son revenu net au profit du Guichet d’action climatique. La première opération avait permis de financer 359 projets d’un montant de 4 milliards de dollars, a rappelé M. Kariuki, soulignant l’importance des besoins de financement en Afrique en matière de climat, estimés autour de 277 milliards de dollars. La BAD s’est engagée à allouer au moins 40 % de ses investissements annuels, soit un montant de 25 milliards de dollars, au financement destiné à la lutte contre les changements climatiques au cours de la période 2020-2025, « un objectif qui devrait être atteint au rythme actuel », a-t-il estimé.

R.N.

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