L’Audi TT de seconde génération arrive actuellement à la fin de sa carrière. En guise de baroud d’honneur, le constructeur allemand lui offre une version plus performante que jamais.
De quoi en faire l’arme absolue sur une route de montagne ? .Apparu à la fin des années 90, le premier Audi TT contribuait à asseoir définitivement la nouvelle image branchée de la marque grâce à un style très épuré et des lignes originales. Plus d’une décennie plus tard, le modèle est toujours une référence pour qui cherche un petit coupé (ou cabriolet) capable de se faufiler sans trop de difficultés en ville tout en offrant des performances raisonnablement sportives. Trop gentil, le petit TT ? Plus maintenant : il y a quelques mois, Audi, présentait le TT-RS Plus, déclinaison extrême d’une version déjà particulièrement véloce à l’origine. Le TT-RS proposait d’associer un cinq cylindres en ligne suralimenté de 340 chevaux à une transmission intégrale, le TT-RS Plus va encore plus loin en rajoutant 20 chevaux et 15 Nm de couple supplémentaires sous le capot, en plus de quelques ajustements cosmétiques pour le distinguer d’un TT-RS « normal ». Disponible en coupé et en cabriolet, ce modèle « Plus » est le plus radical jamais vu dans l’histoire du TT et vise la suprématie absolue dans la catégorie des roadsters compacts très sportifs, face aux Porsche Boxster S et autres Mercedes SLK 55 AMG. Extérieurement, le rendu visuel est intéressant puisque si vous optez pour la version sans aileron fixe à l’arrière (proposé en option gratuite), votre TT-RS Plus conservera une bonne dose de discrétion malgré son niveau de puissance. Certes, les grosses entrées d’air à l’avant, les jantes spécifiques de 19 pouces à la finition grise et les coques de rétroviseurs en fibre de carbone attireront l’attention des connaisseurs. Mais sans l’aileron arrière, les autres pourront confondre ce TT ultime avec une gentille version diesel grâce à sa relative discrétion stylistique. Effet garanti à la première accélération en ville où entre le bruit du moteur et ses performances, le TT-RS Plus rappellera vite à son entourage sa véritable nature de bête musclée, très musclée même.
L’outil parfait quand ça se corse
Les spécialistes marketing d’Audi sont malins et nous ont présenté ce TT-RS Plus dans les meilleures conditions possibles. Sur les petites routes du nord de la Corse, cet engin est tout simplement une arme fatale et imbattable. La longue Nationale reliant Calvi à Ajaccio permet difficilement à deux autos de se croiser, son revêtement est souvent de très mauvaise qualité et ses innombrables virages en épingle et autres grandes courbes qui se resserrent imposent beaucoup de précautions derrière le volant. Un cadre dont se joue l’auto avec une aisance rare : le gabarit très compact permet d’attaquer la route beaucoup plus facilement qu’avec un gros coupé hautes performances. Le châssis aux réglages fermes limite le roulis et la gestion de la transmission (4×4 de type Haldex) autorise beaucoup d’imprécisions au volant. En mode Sport, l’ESP ne se montre pas intrusif dans ces conditions et permet de dévorer la route, même avec un pilotage peu académique. Accélérez trop tôt volant braqué, la petite teigne ne vous enverra pas pour autant dans le ravin à moins de le mériter vraiment. Elle ne bridera pas non plus trop la puissance en sortie de virage, l’équilibre du système nous a ainsi paru excellent sur ce type de route. Le comportement est neutre et légèrement sous-vireur lors des grosses attaques de virages serrés. La boite S-Tronic double embrayage de notre modèle d’essai est très réactive en conduite sportive et satisfait par son efficacité même si on aurait aimé des palettes un peu plus grandes pour les changements de rapports en virage serré (elles suivent le volant). Le cinq cylindres suralimenté pousse fort tout le temps, à tous les régimes et sur tous les rapports. Mieux, la sonorité très travaillée du bloc fait penser à celle d’un demi-V10 de Lamborghini Gallardo. A l’attaque d’une route aussi belle, le cocktail est de très bon goût…surtout en version cabriolet avec la mer en contrebas et le son du moteur qui raisonne contre la falaise. Impossible de ressentir une grosse différence de puissance avec un TT-RS normal sur cet essai, pour cela il faudrait vraiment mettre les deux versions sur le même circuit pour mesurer l’écart. Une chose est certaine en revanche : il n’y a vraiment pas de plus, tant l’auto nous a paru idéalement taillée pour grimper ces routes si délicates du bord de mer de l’Ile de Beauté.
Choix philosophique
Pour nous c’est assez clair : il va être difficile de trouver plus efficace que cette TT-RS Plus (essayée en version cabriolet) pour attaquer ce genre de route avec autant de facilité. Les grosses voitures de sport (Nissan GT-R, Ferrari 458 Italia, Lamborghini Gallardo…) seront trop larges pour rouler aussi fort sans danger. Il y a bien cette BMW Serie 1 M qui peut elle aussi marcher très, très fort mais elle est plus exigeante avec son conducteur surtout lorsque les conditions d’adhérence sont mauvaises. Du coté des cabriolets, la Mercedes SLK 55 AMG est plus puissante et la dernière Porsche Boxster S est certainement une merveille d’efficacité en plus d’offrir des sensations de pilotage plus fines. Mais là aussi, il faudra être plus doué au volant si vous voulez vous offrir un petit Tour de Corse pour le fun. Même remarque pour les jours de pluie où cette TT-RS sera moins délicate à piloter que ses rivales. Reste la douloureuse question du tarif : à 66 150 euros en version coupé et boite manuelle, le TT-RS Plus dispose d’un prix en rapport avec ses performances impressionnantes. Sur notre TT-RS Plus Cabriolet avec la boite de vitesses S-Tronic, il atteint même 72 550 euros sans toutes les options. Faut-il le préférer à une Porsche Boxster S ou une Mercedes SLK 55 AMG ? Si vous avez la chance d’être financièrement en mesure de vous poser ce genre de question, nous vous répondrons que oui si ces trois qualités vous intéressent particulièrement : discrétion, facilité de pilotage et efficacité hors normes.
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