Banques algériennes : Le coût des ressources récoltées est quasi nul

L’un des objectifs financiers actuels est d’améliorer l’inclusion financière. Cependant, comment attirer les ressources thésaurisées du secteur informel avec une telle rémunération des ressources récoltées? S’interroge le Cabinet Conseil FINABI dans une analyse.

Par Abdelkrim Salhi

FINABI Conseil a mesuré le rendement des ressources octroyées par le secteur bancaire entre 2018 et 2020. « Les ressources octroyées englobent principalement les crédits à la clientèle (entreprises et ménages) et subsidiairement les crédits aux institutions financières et l’achat de titres du trésor » explique le Cabinet Conseil dans une note d’analyse. « Elles étaient de 12.347 milliards de dinars 2020 » fait savoir FINABI Conseil. Les intérêts encaissés étaient de 637 milliards de dollars.   Le rendement du stock des ressources octroyées par les banques a été de 5,16% (5,25% en 2019 et 5,67% en 2018). Le stock des ressources octroyées en 2019 étaient de 11.848 milliards dinars et les intérêts encaissés sont de 622 milliards dinars. En 2018, le stock des ressources octroyées était de 11.080 milliards dinars et les intérêts encaissés sont de 628 milliards dinars.  Trois niveaux d’analyses sont induits par le diagnostic de FINABI Conseil. Selon l’analyse, la BEA est proche du rendement moyen et les autres banques publiques sont au-dessous de la moyenne. « La bonification du taux d’intérêt, la stratégie de financement du secteur public économique et le financement du trésor expliquent ces taux bas » souligne la Cabinet Conseil.  Certaines banques privées, à l’instar de la Housing Bank, relève le cabinet Conseil, sont compétitives dans le financement des entreprises et des ménages. D’autres banques privées préfèrent injecter leur ressource récoltée dans le financement des autres institutions financières ou l’état à l’instar de HSBC. « La Trust Bank est la banque la plus cher de la place d’un point de vue crédit » fait remarquer FINABI Conseil. Elle finance très peu les autres institutions financières et l’Etat. Cependant, son rendement qui dépasse les 11% est largement au-dessus de la moyenne car proche du taux d’usure moyen imposé par le régulateur. L’analyse du FINABI indique que « le coût des ressources récoltées (les dépôts des clients principalement) est quasi nul et génèrent même de la profitabilité pour certaines banques!!! ». L’étude « approfondie » du Cabinet Conseil renseigne sur la gratuité des ressources récoltées par le secteur bancaire algérien. « Le coût net moyen pondéré en 2020 du secteur se situe à hauteur de – 0.99%! Certaines banques arrivent même à générer du bénéfice des ressources récoltées en sus du rendement secrété par les ressources octroyées (crédits accordés) à leurs clients à l’instar des banques HSBC, et ARAB Banque ». L’un des objectifs financiers actuels est d’améliorer l’inclusion financière. « Cependant, comment attirer les ressources thésaurisées du secteur informel avec une telle rémunération des ressources récoltées? » s’interroge FINABI Conseil. Pour rappel, le même cabinet Conseil avait publié, le mois dernier, a réalisé le diagnostic financier du secteur bancaire en Algérie (Banques et établissements financiers) sur 03 ans (entre 2018 et 2020). La rentabilité financière du secteur a connu une baisse de 6% entre 2018 et 2019 passant de 16% à 10% » fait savoir FINABI Conseil. Selon l’analyse, la rentabilité est restée « figée » en 2020 (à hauteur de 10%). L’impact de l’année 2019 sur le secteur bancaire a été plus significatif que la crise sanitaire de 2020 a fait remarquer le cabinet Conseil. Les capitaux propres du secteur ont été en 2018 de 1.478 milliards de dinars et le résultat « consolidé » de 236 milliards de dinars. Ce dernier a baissé de 76 milliards de dinars en 2019 (- 32%) et il a augmenté à peine de 3 milliards de DZD en 2020 (+2%). Les capitaux propres du secteur ont été 1.537 milliards en 2019 et 1.648 milliards en 2020. « La raison principale de cette érosion de la rentabilité en 2019 est l’augmentation du coût du risque bancaire surtout pour le secteur bancaire public » a expliqué FINABI Conseil. Par contre, relève-t-on, la crise sanitaire n’a pas altéré la rentabilité du secteur et le coût du risque bancaire a été maitrisé.

A.S.

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