Finance islamique à fin 2022 : L’encours des dépôts est estimé à 546,7 milliards de dinars

L’encours des dépôts relevant de la finance islamique, A fin 2022, est estimé à 546,7 milliards de dinars contre 442,1 milliards de dinars à fin 2021 et 340 milliards de dinars à fin 2020, soit une croissance de l’ordre de 23,6 % à fin 2022 contre une croissance de 30 % à fin 2021.C’est ce que relève le rapport annuel 2022 de la Banque d’Algérie.

Par Abdelkrim Salhi

Par type de banque, les dépôts de la finance islamique au niveau des banques publiques, à fin 2022, ont plus que triplé passant de 20,4 milliards de dinars en 2021 à 64,5 milliards de dinar en 2022 avec une contribution de 42,2 % à la hausse du total de cette catégorie de dépôts dans le système bancaire. Cette évolution a fait que leur part dans le total de cette catégorie de dépôts a augmenté de 6,97 points de pourcentage à fin 2022, pour atteindre 11,8 % contre 4,8 % une année auparavant, néanmoins la collecte de ces dépôts reste faible. Les dépôts de la finance islamique dans les banques privées ont connu une hausse de 14,3 % atteignant ainsi 482,2 milliards de dinars en 2022, avec une contribution de 57,8 % à la hausse du total des dépôts de la finance islamique. Les deux banques spécialisées dans la finance islamique détiennent 73,3% du total des dépôts de la finance islamique à fin 2022. Leur volume est estimé à 400,8 milliards de dinars à fin 2022 contre 371,0 milliards de dinars à fin 2021. Par nature de dépôts, les comptes de dépôts totalisent 255,5 milliards de dinars en 2022 contre 212,8 milliards de dinars en 2021, marquant une nouvelle croissance de 20,1 %, suite à celle de 30,6 % réalisée une année auparavant. Cette hausse a été plus forte dans les banques publiques ou ils ont plus que triplé. Leur contribution à la hausse du total des comptes de dépôts est de 89,4 % à fin 2022, alors que celle enregistrée par les banques privées (+2,4) est de 10,6 %. En ce qui concerne les dépôts en comptes d’investissement, qui représentent 53,3 % du total des dépôts, ils ont progressé de près de 27 % à fin décembre 2022 contre une hausse de 29,6 % à fin décembre 2021, passant ainsi de 229,3 milliards de dinars à fin 2021 à 291,2 milliards de dinars à fin 2022. Cette évolution est tirée principalement par celle des dépôts au niveau des banques privées, qui sont passé de 228,3 milliards de dinars à fin 2021 à 284,2 milliards de dinars à fin 2022, soit une contribution de 90,4 % à la hausse du total des dépôts en comptes d’investissement. La quasi-totalité de ces dépôts (97,6 %) sont collectés par les banques privées. S’agissant des produits de financement, leur encours à fin 2022 a atteint 381,7 milliards de dinars contre 358,3 milliards de dinars à fin 2021, soit une hausse de 6,5 %. Une croissance moins élevée que celle enregistrée une année auparavant qui était de 18,5 %. En 2022, l’encours des opérations de financement par les banques publiques a marqué une hausse de 3,4 milliards de dinars comparativement à l’année 2021, passant ainsi de 1,7 milliard de dinars à fin 2021 à 5,1 milliards de dinars à fin 2022. Néanmoins, leur part dans le total des financements demeure très faible et ne représente que 1,3 % en 2022. Il est à noter que les produits de la « Mourabaha » et « L’Ijara » demeurent les seuls produits de la finance islamique commercialisés par les banques publiques. En revanche, avec une large gamme de produits dédiés à la finance islamique, la part des banques privées dans le financement des produits islamiques reste très importante en 2022 avec un taux de 98,7 %, atteignant un encours de 376,6 milliards de dinars à fin 2022 contre 356,6 milliards de dinars l’année précédente. L’analyse de la structure des financements par produit en 2022, fait ressortir la prédominance de trois produits qui sont « Salam », « la Mourabaha » et « l’Ijara ». À l’opposé, les produits « la Moucharaka », « la Moudaraba »  et « l’Istisna’a » sont les moins commercialisés par les banques. En effet, à fin 2022, le financement par le produit « Salam », qui représente une part de 39,3 % du total des financements contre 36,4 % en 2021, a connu une hausse de 15,1 % au cours de la période sous revue, passant ainsi de 130,4 milliards de dinars à fin 2021 à 150,1 milliards de dinars. Représentant une part de 32,9 % du total des financements, le financement par « la Mourabaha » a connu une baisse de 2,2 % en 2022, pour atteindre un encours de 125,7 milliards de dinars en 2022 contre 128,4 milliards de dinars l’année précédente. Concernant le financement par « l’Ijara » (21,9 % du total des financements), après la baisse de 0,8 % enregistrée en 2021, leur encours a augmenté de 1,9 % à la fin 2022 pour s’établir à 83,6 milliards de dinars.

A.S.

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