Financement de l’industrie cinématographique et audiovisuel en Algérie : Les propositions de FINABI Conseil

L’analyste financier et fondateur du cabinet de conseil FINABI (Finance and Business Intelligence), Chabane Assad, propose la création d’un fonds d’investissement dédié à l’industrie cinématographique et audiovisuel en Algérie.

Par Abdelkrim Salhi

 Dans une analyse publiée LinkedIn, le fondateur de FINABI Conseil, spécialisé dans le pilotage de la performance financière, indique que « l’industrie cinématographique et audiovisuelle en Algérie nécessite d’être boostée car les professionnels du domaine sont compétents et la production algérienne est connue pour sa qualité et profondeur ». Actuellement, déplore Chabane Assad, « l’industrie est agonisante : une dizaine de salles qui continuent à projeter des films généralement étrangers, quelques films produits annuellement et un impact économique non significatif ». Du coup, FINABI Conseil propose « la création d’un fond d’investissement dédié à cette industrie à l’instar du fond destiné au financement des startups ». Ce fond, recommande le fondateur de FINABI Conseil, « sera géré par un Conseil National du Cinéma rattaché au ministère de la culture ». Il sera financé, suggère-t-il, « par des investisseurs publics (SONATRACH, MADAR, FNI et banques) et privés ». Les films « labellisés » par le conseil seront financés sur la base de leur rentabilité financière et importance culturelle et stratégique. En outre, ajoute Chabane Assad, « le fond améliora la distribution et la diffusion des films en Algérie en finançant les multiplexes (multiplexe cinématographique est un complexe cinématographique comptant au minimum huit salles de cinéma réunies en un seul endroit, disposant d’une capacité d’accueil minimale de 1 000 à 1 500 fauteuils) ». A titre d’exemple, souligne le fondateur de FINABI Conseil, « le nombre d’écrans aux USA est de 40 575 pour des recettes de 12 milliards de $. Arrêtons de transformer les salles de Cinéma en salles de fête ». Dans son plaidoyer, Chabane Assad, indique que depuis un siècle, le cinéma est un instrument privilégié du soft power venant aussi à l’appui des stratégies économiques et commerciales de pays. Cela signifie qu’il est considéré comme un facteur d’influence dans des enjeux idéologiques, économiques ou géopolitiques. « La diffusion de films peut ainsi être au service de la diffusion d’un mode de vie et des produits manufacturés qui vont avec. Sans le Cinéma, Coca cola ne vaudrait pas 88 milliards de dollars aujourd’hui » soutient-il. Selon l’expert financier, les industries du film et de la télévision ont généré 96,8 milliards de dollars dans le monde en 2019. Selon une étude réalisée par l’UNESCO, la production et la distribution d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles en Afrique est l’un des secteurs de croissance les plus dynamiques au monde. Grâce aux technologies numériques, la production est en pleine croissance en Afrique ces dernières années. Le cas du cinéma nigérian « Nollywood », avec environ 2 500 films réalisés chaque année, est emblématique à cet égard. En Afrique, ces secteurs représenteraient actuellement 5 milliards dollars de revenus et emploieraient environ 5 millions de personnes. Selon le même rapport, l’industrie cinématographique et audiovisuelle pourrait créer 20 millions d’emplois et 20 milliards de dollars ! En Turquie, les recettes générées en 2013 dépassaient les 200 millions d’euro et le nombre d’entrées dépassaient les 50 millions d’entrées.

A.S.

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