Des académiciens et experts en énergie ont affirmé, à Alger, que les capacités importantes dont dispose l’Algérie en matière de production et d’exportation de l’hydrogène vert lui permettaient de jouer un rôle pivot sur le plan international à l’avenir, notamment face à la forte demande européenne sur cette source d’énergie.
Ces propos ont été tenus lors de la 3e édition de la Conférence sur l’avenir de l’énergie, organisée par « Auxilium Energy and Entrepreneurship Company », avec le concours de Sonatrach, de l’Algerian Energy Company (AEC), et du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE), en sus de plusieurs entreprises. Les participants ont unanimement souligné que les ressources énergétiques de l’Algérie lui permettaient de jouer un rôle stratégique dans le développement d’une économie hydrogène compétitive, relevant à ce titre la nécessité de réduire les coûts de production en investissant dans la recherche et en soutenant les start-ups afin de développer des solutions à même de réduire les coûts et d’améliorer la compétitivité sur les marchés internationaux. La conférence a également été l’occasion de souligner l’importance de drainer des investissements étrangers et de renforcer la coopération entre les centres de recherche et d’industrie en Algérie pour optimiser l’exploitation des énergies renouvelables et se mettre au diapason des dernières avancées technologiques en la matière. A cet égard, le directeur de l’hydrogène et des énergies alternatives au CEREFE, Rabah Sellami a présenté la stratégie algérienne de transition énergétique, notamment en ce qui concerne la production d’hydrogène vert, qui, selon lui, pourrait contribuer à accélérer le processus de transition énergétique dans le pays. Mettant en avant les efforts déployés par plusieurs pays en vue de développer l’hydrogène vert, notamment en Europe qui prévoit d’investir 320 milliards de dollars d’ici 2030 pour produire 10 millions de tonnes, tout en ayant besoin d’en importer la même quantité, M. Sellami a souligné que l’Algérie disposait de toutes les capacités lui permettant de produire cette énergie propre et répondre à une part substantielle de la demande européenne. Il a, à ce propos, indiqué que l’Europe misait sur la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) pour satisfaire ses besoins en termes d’hydrogène vert, ce qui conforte la place de l’Algérie en tant que fournisseur, eu égard à ses grandes capacités de production ainsi que de la facilité de l’exportation via les hydrogénoducs. De son côté, le professeur à l’université de Teesside (Royaume-Uni), Michael Short, a mis en évidence les capacités de l’Algérie en matière de production d’hydrogène vert et d’énergies renouvelables en général, appelant à recourir à des méthodes efficaces pour l’exploitation des sources d’énergie renouvelable. Il également mis en exergue l’importance de développer les moyens de stockage de l’énergie et de créer une complémentarité entre les différentes sources d’énergie nouvelle, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et garantir la sécurité énergétique. A ce titre, l’enseignant à l’Université de Teesside (Royaume-Uni), a mis en avant l’importance d’encourager l’opération de décarbonisation et de développement des techniques d’hydrogène, à travers le lancement d’initiatives de recherche et d’innovation industrielle, en vue d’aider les sociétés à surmonter les défis techniques inhérents à la décarbonation et à la production de l’énergie propre. Quant au consultant en énergie, Chouaib Boutemine, il a souligné l’importance de réduire l’empreinte carbone, à travers la technique de séquestration et de stockage de carbone, se félicitant des projets de Sonatrach de réduction de l’empreinte carbone.Concernant le développement de l’innovation, le chef du projet de recherche et de développement à Sonatrach, Badreddine Boutaghriout, a souligné dans son intervention que la recherche et le développement basés sur un modèle pratique constituaient un catalyseur pour la réalisation de la transformation numérique, saluant les efforts consentis par le groupe pour développer les produits et les nouvelles techniques. Quant à l’architecte et homme d’affaires, Mohamed Taher Gueraïria, il a présenté quelques méthodes de réalisation de business model flexibles dans l’industrie de l’énergie, à travers l’intégration de l’innovation et de la durabilité, soulignant à ce titre que le recours aux techniques émergentes, comme l’intelligence artificielle (IA) dans les stratégies d’affaires permet de d’élaborer des stratégies souples et prospectives.
A.S.
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