La Première ministre française et 16 ministres à Alger : Pour une coopération économique prospère

C’est flanqué de pas moins 16 membres de son gouvernement que la Première ministre française, Élisabeth Borne, est arrivée hier à Alger pour une visite de deux jours qui se veut une première étape pour la refondation des relations algéro-françaises.

Par K. Bensalem

 C’est donc quasiment tout le gouvernement français qui débarque à Alger dans le but de concrétiser la réconciliation scellée entre les chefs d’Etat des deux pays, le 27 août dernier, au terme d’une visite de trois jours du président français. Cependant, ce sont principalement les questions d’ordre économique qui sont à l’ordre du jour de cette visite. Celle-ci a surtout permis la réactivation du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), qui s’est réuni hier pour sa 5e session, sous la présidence des deux Premiers ministres, Aïmene Benabderrahmane et Élisabeth Borne. Le CIHN ne s’est pas tenu, faut-il le rappeler, depuis 2017. Cette nouvelle session devrait se conclure par la signature d’accords, notamment dans les domaines de la formation, de la transition énergétique, de la coopération économique, de la jeunesse et de l’éducation. Dans une interview accordée à deux médias, TSA et El Khabar, Elisabeth Borne s’est, notamment exprimée sur la question des visas de circulation, objet de polémique qui chahute les rapports algéro-français. « Nous souhaitons clarifier notre approche commune de l’immigration pour être plus constructifs et mettre en avant la mobilité choisie des étudiants, des entrepreneurs, des responsables politiques, des chercheurs, des acteurs culturels et sportifs, en étant aussi plus rigoureux dans la lutte contre l’immigration clandestine », a-t-elle expliqué, évoquant le dialogue engagé entre les deux parties pour venir à bout de cette tension sur le dossier. « Nous dialoguons avec les autorités algériennes pour faire en sorte que notre coopération en matière migratoire soit plus fluide et plus efficace, car le renforcement des mobilités légales et le découragement des mobilités illégales ne peut qu’être un intérêt partagé », a-t-elle ajouté. Mme Borne indique, à ce propos, que « le nombre de visas d’étudiant délivrés n’a cessé d’augmenter, même pendant la période de fermeture des frontières générée par la pandémie, passant de 5 288 en 2019 à 7 717 en 2021, soit une hausse de 45% ». Sur la question des exportations de gaz algérien vers l’Hexagone, la Première ministre française exprime son espoir de voir la coopération entre les deux pays se renforcer davantage à l’avenir. « Nous souhaitons (…) continuer à développer notre partenariat dans ce secteur avec l’Algérie, notamment en matière de GNL, et pour accroître l’efficience de ses capacités de production gazière, ce qui permettra d’accroître d’autant ses capacités d’exportation vers l’Europe », a-t-elle déclaré. La composante de la délégation française en déplacement à Alger montre sans aucun doute le degré d’intérêt que les autorités françaises veulent donner à la relation entre les deux pays, après un froid qui aura perduré de longs mois. Ce n’est finalement qu’au mois d’août dernier, à l’occasion de la visite à Alger d’Emmanuel Macron, que les rapports entre les deux pays ont commencé à connaître une certaine détente, après avoir connu une période de crispation. Une période de froid due, entre autres, aux déclarations controversées du président français sur l’Algérie. Est-ce à dire que le terrain est définitivement et durablement assaini pour une redynamisation des relations algéro-françaises ? Il est certes difficile de s’avancer sur cette question mais la réunion à Alger du CIHN, en présence de 16 ministres français, semble constituer peut-être un élément de preuve de la détermination des deux parties à dépasser la période de tension qui a prévalu jusque-là. En tout cas, l’échange téléphonique d’hier entre le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune et son homologue français, M. Emmanuel Macron, montre que la détente reste le maître-mot des rapports entre les deux pays. Le communiqué de la Présidence de la République relève, en effet, que les deux chefs d’Etat « ont passé en revue les relations bilatérales et exprimé leur satisfaction pour l’évolution positive et le niveau de ces relations ».

K.B.

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