Les amendements sur l’exercice du droit syndical à Annaba : Un acquis supplémentaire pour les droits et les libertés

Des syndicalistes représentant des conseils et des sections syndicales dans plusieurs secteurs d’activité de la wilaya d’Annaba considèrent que les récents amendements relatifs à l’exercice du droit syndical constituent un « acquis supplémentaire » en matière de droits et de libertés, consolidant l’efficacité syndicale en milieu professionnel. A la veille de la célébration de la fête mondiale du travail, des syndicalistes approchés par l’APS ont relevé que l’action syndicale est « noble et stratégique pour le monde du travail, d’où l’importance d’œuvrer à la promouvoir par la mise en place de mécanismes garantissant son efficacité, son adaptation aux changements et son accompagnement des aspirations des milieux professionnels ». A ce propos, Messaoud Azzedine, secrétaire général du conseil syndical du complexe sidérurgique Sider El-Hadjar (Annaba), affilié à l’UGTA, considère que les récents amendements se rapportant à l’organisation et à l’exercice du droit syndical sont « un acquis qualitatif pour le mouvement syndical algérien et un rectificatif des pratiques syndicales qui ont souffert, au cours des deux dernières décennies, d’intérêts conjoncturels ayant affecté les nobles missions de l’action syndicale au sein de l’entreprise ».  Dans une déclaration à l’APS, le même cadre syndical a rappelé l’expérience du travail syndical au sein du complexe Sider El-Hadjar durant les deux dernières décennies, qui a souffert de ce qu’il a qualifié de « défis politiques conjoncturels qui ont affecté la maison syndicale, l’éloignant de ses nobles missions de défense des droits des travailleurs et de préservation de l’entreprise ». « Pareilles pratiques n’auront plus de place à l’avenir dans le milieu professionnel grâce aux récents amendements de l’exercice et de l’organisation de l’action syndicale », a-t-il ajouté, exprimant sa satisfaction quant aux perspectives ouvertes au travail syndical à la faveur des articles introduits par ces amendements valorisant l’action syndicale, la protection du délégué syndical, l’élimination des entraves rencontrées par les syndicalistes, et libérant les initiatives syndicales qui servent les intérêts des travailleurs et préservent l’entreprise. Insistant sur la nécessité de hâter l’adoption des mécanismes et des textes d’application de ces amendements pour les traduire dans les faits, le secrétaire général du conseil syndical de Sider El-Hadjar s’est félicité notamment de l’article 56 de la loi, modifiant et complétant la loi 90-14 se rapportant à la protection du délégué syndical, estimant que la protection juridique du syndicaliste « consolide son rôle et sa crédibilité en milieu professionnel ».

La formation pour améliorer le rendement du délégué syndical

Le même syndicaliste a mis, par ailleurs, en exergue l’importance d’une représentation de qualité et le rôle de la formation dans l’amélioration du rendement du délégué syndical, rappelant que le complexe Sider El-Hadjar qui emploie 6.800 travailleurs, dont 1000 dans les filières de sous-traitance, est représenté par 107 délégués répartis sur 16 sections syndicales. La même impression et le même optimisme quant au devenir de l’action syndicale dans le cadre des nouveaux amendements, ont été également exprimés par le secrétaire général de l’UGTA de l’entreprise portuaire d’Annaba, Abdelghani Akrami, qui a salué ces amendements qui visent, selon lui, à promouvoir la dimension économique de l’action syndicale. Les amendements introduits « consolideront le rôle des syndicats dans la préservation de la stabilité de l’activité économique, les intérêts des travailleurs et les outils de production », a-t-il souligné, saluant renforcement des libertés dans l’exercice de l’action syndicale et la libération des initiatives syndicales en vue de renforcer le poids des syndicats, et de préserver et défendre les acquis et les droits des travailleurs. Il a relevé, à ce propos, que l’article 4 du projet d’amendement vise à renforcer le poids des organisations syndicales sur la scène économique à travers la possibilité de fusion de plusieurs syndicats au sein d’unions et de confédérations syndicales, mettant l’accent sur l’importance de ces amendements dans l’adaptation de l’action syndicale au sein de l’entreprise algérienne avec les règlements internationaux dans le domaine du travail. De leur côté, des représentants de syndicats indépendants (l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation et le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation) à Annaba ont fait part de leur satisfaction de ces amendements qui renforcent la protection du délégué syndical, insistant sur la publication rapide des décrets d’application pour traduire ces amendements en milieu professionnel. Pour le vice-président de la section de la wilaya d’Annaba de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation, Mahmoud Dridi, a considéré que la consolidation de l’exercice du droit syndical est « un acquis pour le mouvement syndical … ». Le temps est venu, a-t-il ajouté, de concrétiser la volonté d’adapter l’action syndicale aux aspirations actuelles du monde du travail et d’ouvrir le champ d’exercice du travail syndical pour favoriser une action véritable loin de toute forme de dévoiement qui affecterait la qualité et l’efficacité de cette action. Le délégué de la wilaya d’Annaba du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation, Djamel Dziri, a estimé que ces amendements sont « positifs et portent à l’optimisme au regard des aspects liés à la consolidation des libertés et au renforcement de la protection du délégué syndical ».

APS

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