Des femmes artisans de la daira de Boutléilis (Oran) ont réussi à réhabiliter la couverture en laine « Bourabah », produit traditionnel célèbre dans la région ouest du pays, menacé de disparition avec l’invasion du marché local par la couverture synthétique. Mieux encore, ces tisserandes sont parvenues à confectionner, en l’espace de deux mois de travail continu, un nouveau modèle de »Bourabah »
alliant entre l’authenticité et la modernité sous l’appellation « Leila », et ce à l’initiative de l’association de promotion de la femme rurale « Main dans la main » qui a créé un pôle de tissage traditionnel dans la commune de Boutlèlis à vocation agricole. La couverture « Leila » exprimant l’attachement de ces femmes au métier de tissage, qui fut pendant des années une source de subsistance pour la plupart des familles rurales, est caractérisée par son poids léger par rapport à celle en laine. Elle est ornée de lignes verticales blanche et bleue en adoptant les mêmes motifs et outils anciennement utilisés. Le savoir-faire de ces femmes dans la fabrication du Bourabah qui fut, dans le passé, la couverture de la population citadine et rurale, est palpable surtout dans l’introduction d’ajouts où excelle la femme rurale connue pour son attachement au patrimoine, a souligné la présidente d’association « Main dans la main ». Ces femmes ayant tenté ce métier, jadis monopolisé par les hommes, sont résignées à relever le défi et à réhabiliter un pans de l’artisanat à l’ouest algérien, a-t-elle ajouté. « Ce trésor mérite d’être préservé », dit Mahmoudi Houaria, femme artisan. « Nous nous contentons pas de voir notre produit prendre un aspect touristique comme un décor, mais nous espérons qu’il reprend sa place sur le marché pour concurrencer les couvertures importées », renchérit sa consoeur. Cette initiative a été concrétisée grâce à la contribution de El Hadj Brikci Mustapha de Tlemcen qui a une longue expérience dans la fabrication de tapis et « hanbel » qui a formé ces artisans dans le tissage de couvertures et les a dotés de la matière première qu’est la laine à des prix raisonnables. L’association « Main dans la main » oeuvre, à travers sa participation à de nombreuses manifestations d’artisanat à Oran et dans d’autres wilayas, à promouvoir cette couverture en laine qui fut autrefois l’une des meilleurs atouts décorant même les murs des maisons et constituant surtout un des produits de luxe et primordial dans le trousseau de la mariée, a-t-on évoqué.
APS
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