Plan d’action du Gouvernement : Appel à des mesures urgentes pour une véritable transition économique

Les membres du Conseil de la Nation ont affirmé, à Alger, que le Plan d’action du Gouvernement requiert la prise de mesures urgentes en vue d’organiser une véritable transition économique.

Lors de la séance consacrée au débat du Plan d’action du Gouvernement, les membres du Conseil de la Nation ont abordé un ensemble de mesures, dont essentiellement la dépénalisation de l’acte de gestion, l’intérêt à accorder au secteur agricole, la concrétisation de l’ouverture commerciale à même d’augmenter les exportations, ainsi que la lutte contre le recul du taux de change et la hausse du taux d’inflation. Le membre du Conseil de la Nation du tiers présidentiel, Mohamed Zakaria a évoqué l’impératif de ne pas se précipiter à lever la subvention jusqu’à s’assurer du classement correct des catégories des citoyens, d’autant que ceci « peut prendre des tournures dangereuses, en cas de rejet ». Le même membre a, par ailleurs, mis en avant la nécessité d’accorder un intérêt au secteur agricole dans le contexte des moyens dont disposent certaines wilayas, de traiter la problématique de la rareté des eaux et de maîtriser de manière idoine la dépense publique. De son côté, le membre du Conseil de la Nation pour le parti du Front de libération nationale (FLN), Khalil Ezzine a relevé l’impératif d’améliorer le pouvoir d’achat du citoyen et de réviser l’échelle des salaires dans la fonction publique de façon équitable, soulignant également l’impératif d’encourager le responsable gestionnaire à prendre l’initiative, tout en mettant en place une loi relative à la protection des énergies gérantes intègres ». M Khalil Ezzine a également appelé à l’unification des prix du mètre carré des zones industrielles à travers le pays, à accorder davantage d’intérêt aux zones frontalières, et à revoir le décret exécutif relatif à la distribution des logements sociaux. Quant au membre du Conseil de la Nation pour le parti du Rassemblement nationale démocratique (RND), Ilyes Achour, il a mis l’accent sur la nécessité d’encourager la production nationale et réduire les exportations en résistant aux lobbies d’importation et au marché noir et en les poussant à se tourner vers la création de projets de production locale. De son côté, le sénateur du FLN, Mustapha Djaban, a appelé à la levée du gel sur les projets de développement et à la récupération de certaines grandes entreprises publiques, qui connaissent une situation fragile, ainsi qu’à l’arrêt des campagnes pour mettre fin aux fonctions et nommer des cadres des grandes entreprises, ce qui menace leur stabilité, selon lui. Quant au sénateur Mohamed El Arbaoui du RND il a souligné la nécessité d’améliorer le pouvoir d’achat, soulignant également la nécessité de clarifier le calendrier de mise en œuvre du plan d’action du gouvernement et les sources financières qui permettront sa mise en œuvre progressive.

Appel à détailler les mécanismes de financement

Les membres du Conseil de la nation ont appelé lors du débat du Plan d’action du gouvernement à détailler les mécanismes de financement de ce plan « ambitieux », notamment au vu des difficultés financières que traverse le pays. Lors d’une plénière présidée par Salah Goudjil, président du Conseil en présence du Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, les sénateurs ont insisté sur la nécessité d’éclaircir davantage le volet financier et de fixer les délais de mise en œuvre du Plan d’action sur le terrain tout en veillant à accélérer l’adaptation des textes juridiques y afférent. Dans ce sillage, le sénateur Abdelkader Moulkhaloua (RND) a indiqué que le Plan d’action manque de « chiffres et données exacts », en ce sens qu’il ne détaille pas les ressources financières ni les délais nécessaires à sa réalisation, deux éléments essentiels, a-t-il dit, pour garantir la concrétisation des projets qu’il prévoit ». Il a appelé également à définir une stratégie à long terme pour encourager l’investissement local et la création des microentreprises, mettant l’accent sur « la nécessité de cesser d’allouer des fonds au profit des entreprises publiques en difficulté ». Aussi, a-t-il mis en avant l’importance d’activer le rôle des Chambres de commerce et d’industrie dans le domaine de l’investissement, la révision du code de la monnaie, la réforme du système bancaire et la création de banques algérienne à l’étranger pour faciliter les transactions. Abondant dans le même sens, le membre du Conseil de la nation, Ahmed Bouziane (tiers présidentiel) a relevé l’absence d’exactitude dans les délais de réalisation, appelant à préciser les outils de financement de chaque projet. Intervenant à l’occasion, le sénateur Hamid Bouzekri a estimé que « le financement et la compétence » sont deux conditions nécessaires pour assurer la concrétisation du plan dont les échéances et les ressources financières pour la réalisation ne sont pas fixées. M.Bouzekri a appelé le Gouvernement à actualiser les prix des matériaux de construction permettant aux entrepreneurs d’achever leurs projets dans les délais impartis et faciliter l’accès aux terrains agricoles pour les jeunes tout en mettant à leur disposition les mécanismes nécessaires pour exporter leurs produits. De son côté, le sénateur Benzaim Abdelouaheb (FLN) s’est interrogé sur le sort des projets programmés et non encore réalisés, notamment ceux des nouvelles villes, les projets de transport et les centres de recherche. Le membre du tiers présidentiel, Nouara Djaafar a mis en avant, quant à elle, l’impérative activation et actualisation du plan national d’aménagement du territoire.

A.A.

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