Selon une enquête sur l’impact de la crise sanitaire : Des entreprises ont perdu 50% de leur chiffre d’affaires

L’impact de la crise sanitaire de la Covid-19 a eu un effet immédiat et généralisé. C’est ce qui ressort des enquêtes menées par des chercheurs du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), dont les résultats ont été jeudi lors d’une journée d’étude organisée à l’École nationale d’administration. L’enquête a été menée du 10 juin au 20 juillet 2020.

Par Abdelkrim Salhi 

 60 entreprises seulement ont répondu au questionnaire diffusé par voie électronique (Google Forms). Les entreprises enquêtées ont perdu plus de 50% de leur chiffre d’affaires. Par secteurs, ceux des services et de la manufacture ont été les plus impactés, a fait savoir le chercheur au sein du CREAD, Mohamed Kadi, à l’occasion d’une journée d’étude sur l’impact socio-économique de la pandémie de la Covid-19 en Algérie. Dans son intervention autour de l’impact de la pandémie sur l’activité des entreprises en Algérie, M. Kadi a souligné que selon l’enquête, le secteur du transport de marchandises a connu “paradoxalement” une perte de 90 % du CA en 2020, suivi du secteur des services et le secteur de l’industrie agroalimentaire. Suite au confinement imposé pour lutter contre la propagation de la pandémie l’an dernier, 93% des entreprises interrogées ont noté des difficultés à commercialiser leurs produits. 63% d’entre elles ont dû opter pour un arrêt total de l’activité à cause du confinement ou l’absence de clients. De plus, 11% des entreprises interrogées ont affirmé avoir été impactées par le confinement du personnel et le manque de transport alors que 8% d’entre elles ont relevé des problèmes de financement et l’augmentation de leurs créances durant cette période. Selon le chercheur au sein du CREAD, 56% du personnel n’a pas pu rejoindre son lieu de travail en 2020 à cause de la crise sanitaire. Un impact ressenti de façon plus importante dans les secteurs des services et celui du BTP. 21% des opérateurs économiques qui ont répondu au questionnaire ont indiqué qu’ils envisagent une reprise de l’activité, 12% la réduction de leur effectif, 10% présagent une tension sur la trésorerie, 11% envisagent la fermeture de leur entreprise et 10% prévoient le report de leurs investissements. 90% des entreprises enquêtées estiment que les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes.  L’impact budgétaire des décisions prises pour faire face à cette crise sanitaire, touchant tous les secteurs impactés par cette pandémie, au titre des exercices 2020 et les premiers mois de l’exercice en cours (avril 2021), s’élève à 238 Milliards de DA indique le gouvernement. Sur le plan financier et monétaire, la Banque d’Algérie a baissé le taux des réserves obligatoires, le ramenant à 2% le 15 février 2021. Elle a augmenté les seuils de refinancement des titres publics négociables, l’allongement de la durée du refinancement de sept jours à un mois et la satisfaction totale des demandes de refinancement des banques. Aussi, la Banque d’Algérie pour répondre au choc inédit lié à la pandémie, a pris une série de mesures exceptionnelles, dont les plus importantes ont été à destination des entreprises, visant à empêcher une propagation dévastatrice des effets de la crise sanitaire sur l’économie réelle, et de mettre à la disposition des banques des moyens d’action additionnels et diversifiés. Les règles prudentielles concernant la liquidité, les fonds propres et le classement des créances, ont été allégées initialement jusqu’au 30 septembre 2020, et prorogées jusqu’au 30 septembre 2021. Elles portent notamment sur la réduction du seuil du coefficient de liquidité des banques afin de maintenir le niveau des financements disponibles, La dispense des banques et des établissements financiers de l’obligation de constitution du coussin de sécurité (conservation) et Le report des délais de paiement des tranches de crédit, arrivant à échéance ou le rééchelonnement des créances (sans déclassement). Plusieurs mesures prises au titre du dispositif de lutte contre la propagation du Coronavirus « COVID-19 » ont été introduites dans le cadre de la Loi de Finances Complémentaire pour 2020 et la Loi de Finances pour 2021. Il s’agit, entre autres, de la prorogation, à titre exceptionnel pour l’année 2020, des délais de déclarations fiscales, et de paiement des impôts, droits et taxes y relatifs, sans application de pénalités de retard. Le bilan du gouvernement évoque, aussi, l’exonération temporaire des droits de douane et de la TVA pour les produits pharmaceutiques, les dispositifs médicaux (et les matières premières nécessaires pour leur production), les équipements de détection, les accessoires et les pièces de rechange de ces équipements utilisés dans la lutte contre la propagation du Coronavirus (COVID-19). Il y a, également, le gel du paiement des charges financières et des obligations fiscales et parafiscales dues par les opérateurs économiques pour la période correspondant à la période de confinement. Aucune sanction ou paiement de pénalités n’a été exigé de ces opérateurs durant cette période. Dans ce cadre, il a été décidé l’annulation des amendes, majorations et pénalités appliquées pour le dépôt tardif des déclarations et paiement des droits, impôts et taxes y relatifs. Mais les entreprises jugent ces mesures insuffisantes. Elles demandent, entre autres, le report des charges sociales et fiscales, la proposition d’un crédit exceptionnel aux entreprises avec un taux bonifié et la couverture de la fluctuation du dinar.

A.S.

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