Investissement : 2.500 projets étaient en attente de l’aval du CNI

Le Premier ministre a annoncé qu’une conférence nationale sur la relance économique devra se tenir prochainement sous l’égide du président de la République.

Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a affirmé que près de 2.500 projets étaient en attente de l’aval du Conseil national de l’investissement (CNI), relevant la détermination du Gouvernement à lever toutes les restrictions administratives à l’investissement dans le pays. Cette annonce est intervenue dans le rapport préliminaire de la Commission des affaires économiques et financières du Conseil de la Nation sur le texte de loi de Finances pour l’exercice 2022, présenté, avant-hier, en séance plénière consacrée au débat du texte de loi et présidée par M. Salah Goudjil, président du Conseil. Le rapport préliminaire comprend les réponses de M. Benabderrahmane aux préoccupations des membres de cette commission soulevées lors de la réunion tenue jeudi dernier. Selon le même rapport, le Premier ministre a annoncé qu’une conférence nationale sur la relance économique devra se tenir prochainement sous l’égide du président de la République. M. Benabderrahmane a souligné, dans ce sens, que cette conférence constituera « un cadre pour le traitement des dysfonctionnements dont souffre l’investissement, ce qui permettra l’accès aux postes d’emploi et la création de richesses, d’autant que près de 2.500 projets sont actuellement en attente de l’aval du CNI ». Le Premier ministre a relevé, en outre, la création de commissions locales et d’une commission nationale, sous la tutelle du secteur de l’Industrie, ayant pour objectif d’inventorier tous les dossiers et les problèmes entravant le lancement des projets d’investissement. Par ailleurs, M. Benabderrahmane a assuré que les cinq projets structurels arrêtés par les autorités publiques commençaient à se concrétiser sur le terrain, notamment dans les secteurs minier et portuaire, ajoutant que ces projets « ont pris leur cours naturel » grâce aux partenariats conclus avec des opérateurs « leaders » dans ces domaines. Quant à l’assouplissement des procédures douanières et la prise en charge des préoccupations des opérateurs économiques, M. Benabderrahmane a précisé que le secteur des douanes sera doté d’un nouveau système informatisé, fruit d’un partenariat avec les Coréens, relevant le besoin « d’un plan d’urgence pour le développement des moyens de travail ». Il a salué les efforts consentis par les douaniers en vue d’accomplir pleinement leurs missions en faveur de la protection de l’économie nationale et de la préservation les droits du trésor public.

Le gouvernement n’entend nullement renoncer aux subventions

Sur la politique de subvention, objet récemment d’une vive controverse au sein du Parlement et auprès de l’opinion publique, le Premier ministre a affirmé que « cette interprétation erronée qui a fait couler dernièrement beaucoup d’encre est provoquée par certaines parties ». Le gouvernement n’entend nullement renoncer aux subventions, a-t-il insisté, ajoutant que l’objectif de cette mesure proposée dans la loi de finances 2022 « est le ciblage des subventions aux véritables bénéficiaires, en déterminant les mécanismes de sa mise en œuvre, des mécanismes qui « ne seront appliqués sans l’accord du Parlement ». Evoquant les incidences négatives des subventions généralisées, le Premier ministre a relevé que les groupes Sonelgaz et Sonatrach subissent de lourdes charges financières, en raison de la différence entre le coût réel et le prix de vente de leurs produits, ce qui paralyse leurs opérations d’investissement et la réalisation de leurs projets stratégiques. Suite à quoi, le gouvernement a été amené à renoncer aux bénéfices exceptionnels des groupes Sonatrach et Sonelgaz au titre de la loi de finances 2022. En ce qui concerne la sécurité alimentaire, M. Benabderrahmane a indiqué que cet objectif figurait parmi les priorités du gouvernement, notamment la relance de la banque de gènes dont la création remonte à 1985. Le Premier ministre a estimé que cette banque qui a souffert de « négligence », se veut un indicateur sur l’efficacité de la politique agricole des pays. Concernant les lacunes enregistrées en matière de développement local de nombreuses régions du pays, il a mis l’accent sur les efforts déployés par l’Etat dans ce domaine, soulignant, à titre d’exemple, que l’Algérie est classée parmi les pays les plus raccordés au réseau d’électricité, opération ayant nécessité des capacités financières importantes. Dans le même contexte, le Premier ministre a précisé que le raccordement des wilayas au réseau routier constituait une « priorité pour les pouvoirs publics ». Concernant la fermeture des ports secs, M. Benabderrahmane a affirmé que cette mesure était « définitive », expliquant que « cette activité constituait souvent une couverture pour des transferts illégaux de devises ou pour l’importation de marchandises non conformes ». Le trésor public a subi d’énormes pertes en raison de cette activité, dont on aurait pu s’en passer, a-t-il ajouté.

Les coûts de couverture des salaires des employés mis au chômage forcé pendant la pandémie

Lors de la présentation du projet de loi de finances 2022 (PLF2022) devant les membres du Conseil de la nation, M. Benabderrahmane a précisé que la pandémie a fortement impacté l’économie nationale en 2020 et début 2021 à l’instar des autres économies mondiales, notamment en ce qui concerne la mobilité des personnes, les marchandises, le commerce et le fonctionnement normale des marchés. En dépit de ces tensions, l’économie nationale a fait preuve de « beaucoup de souplesse » face aux impacts négatifs de cette situation économique « défavorable » et ce grâce aux mesures proactives mises en place par les pouvoirs publics concernant la préservation de l’activité économique, la rationalisation des dépenses, l’encadrement du commerce extérieur et le financement interne de l’économie. A cet égard, M. Benabderrahmane a révélé que l’Etat avait consacré plus de 298 milliards de dinars à titre d’aide directe, outre le paiement des salaires des employés et travailleurs qui ont été mis au chômage forcé à la suite de la pandémie, soulignant que les coûts de couverture des salaires de ces travailleurs et employés pendant cinq mois s’élèvent à 674 milliards de DA, à la charge du trésor public. Ainsi, « l’année 2022 doit être consacrée au renforcement des mesures de la relance économique approuvées par les pouvoirs publics, notamment en stimulant et en diversifiant l’activité économique pour relancer la croissance et réduire la dépendance aux hydrocarbures, notamment en ce qui concerne les revenus en devises, le rétablissement des équilibres des comptes publics à moyen terme et assurer la continuité du budget public et maintenir le soutien optimal de l’Etat et l’affecter aux catégories nécessiteux pour préserver les acquis sociaux des citoyens », ajoute le Premier ministre. Le Premier ministre a affirmé que le texte de loi de finances 2022 visait à poursuivre la réforme globale entamée par le Gouvernement et les mesures d’appui à l’investissement. M. Benabderrahmane a fait savoir que ce texte prévoyait plusieurs mesures de soutien à l’investissement dans plusieurs secteurs, une refonte totale du barème de l’impôt sur le revenu global (IRG) qui induira une baisse de cet impôt, et la création d’un dispositif national de compensation au profit des ménages nécessiteux, lequel se substituera au système des subventions généralisées.

Abdelkrim Salhi  

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