Pour soutenir les prix : L’Opep+ s’apprête à réduire la production

Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs dix partenaires se réuniront, aujourd’hui, en présentiel, pour la première fois depuis mars 2020, dans la capitale autrichienne, Vienne, pour statuer sur le niveau de production du groupe pour novembre.

 L’Opep+ devrait décider de baisser sa production afin de soutenir les prix du brut qui ont baissé au fil de l’été (-27% pour le Brent depuis juin). Certains analystes avancent le chiffre d’une réduction des quotas de production de l’ordre d’un million de barils par jour pour le mois de novembre. Les discussions actuelles laissent entrevoir une baisse significative de l’ordre de 0,5 à 1 million de barils par jour (mb/j) indique indiqué L’IFP Energies nouvelles (Ifpen), dans son dernier tableau de bord sur les marchés pétroliers. Ce serait la baisse la plus significative depuis les coupes historiques de près de 10 millions décidées au printemps 2020, devant l’effondrement de la demande liée à la pandémie de Covid-19. Le fait que la réunion de l’OPEP+ ait lieu en présentiel, pour la première fois depuis mars 2020, fait penser à Edward Moya « qu’ils vont probablement y aller fort et diminuer de plus d’un million de barils par jour » leur production. « L’OPEP ne va pas rester immobile et laisser les prix s’effondrer », affirme Phil Flynn, de Price Futures Group. Les rumeurs selon lesquelles l’OPEP va discuter d’une réduction de production supérieure au million de baril a fait monter les cours. Hier, vers 10H20 GMT, le baril de Brent, de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 1,11%, à 89,85 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois gagnait 0,94% à 84,52 dollars. Selon l’Ifpen, les prix du pétrole brut ont baissé la semaine dernière sous la pression des inquiétudes concernant le resserrement monétaire agressif des banques centrales qui augmente le risque de récession et la réduction de la demande pétrolière qui pourrait en résulter.  En moyenne hebdomadaire, relève l’institut de recherche français, le Brent sur le marché à terme de Londres avait perdu 2,6 dollars le baril (-2,9%) à 87,2 dollars le baril et le WTI à New York a perdu 3,4 dollars le baril (-4,2%) à 79,6 dollars le baril. Le consensus des économistes interrogés par Bloomberg au 30 septembre est également en baisse avec un prix médian du Brent en 2022 à 101,7 dollars le baril (en moyenne sur l’année 2022 le Brent est à 102,5 dollars le baril) et 94,6 dollars le baril en 2023. Pour le quatrième trimestre, plusieurs banques de Wall Street prévoient toutefois un rebond des prix du brut malgré les craintes croissantes d’un ralentissement mondial : JPMorgan Chase prévoit que le Brent de Londres atteindra 101 dollars le baril pour les trois derniers mois de 2022, tandis que le groupe Goldman Sachs voit 125 dollars le baril et Morgan Stanley 95 dollars le baril. Aux Etats-Unis, selon le dernier rapport de l’EIA, les stocks commerciaux de pétrole brut ont diminué de +0,2 million de barils, soutenus par des exportations de pétrole brut en hausse de +1,1 mb/j, une production domestique de pétrole brut en baisse de 0,1 mb/j à 12,0 mb/j et malgré une baisse de la production des raffineries de 94% à 91% du taux d’utilisation.

A.S.

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